
Pour beaucoup, septembre est le mois du retour au travail. Mais, est-ce une raison pour arrêter de prendre soin de soi ? Cette semaine, ELUSA Capitale Antique et Une page d’histoire vous emmènent aux thermes pour un nouveau Vivre à la romaine !
Le mot “thermes” désigne un établissement de bains publics dans la Rome Antique. Mais, au delà des bains, on peut y trouver de nombreux services dédiés au soin du corps et de l’esprit. Les premiers bains sont attestés dans le domaine privé au IIIe siècle avant notre ère. Il s’agit de lieux très modestes, sombres et de petite taille. Les bains publics font leur apparition au IIe siècle avant J.-C., grâce aux contacts avec le monde hellénistique. Les premiers thermes font quant à eux leur apparition en 19 avant notre ère avec les thermes d’Agrippa, le conseiller de l’empereur Auguste (27 – 14 avant J.-C.).

Les thermes vont rapidement se diffuser. Ainsi, on retrouve dans toutes les cités de l’Empire, même les plus modestes, un ou plusieurs thermes. Ils deviennent un symbole fort de la romanisation. Mais, pourquoi va t-on aux thermes ? Tout d’abord pour le plaisir de bains, notamment après une matinée de travail. C’est également un moyen de rester en bonne santé grâce à l’exercice physique et au soin du corps.

Les baigneurs débutent leur parcours par l’apodyterium, le vestiaire. Les Romains y enlèvent leurs vêtements et leurs effets personnels qu’ils laissent sous la surveillance de leurs esclaves.
Ils se dirigent ensuite à la palestre, une esplanade entourée de colonnades où l’on pratique des sports tels que la course, les jeux de balle ou de cerceaux ou encore la lutte. Le but est de transpirer grâce à l’effort.
Les baigneurs se dirigent ensuite vers le tepidarium, la salle tiède. La température y oscille entre 25 et 30 degrés et permet au corps de se préparer au passage dans la salle chaude, le caldarium. Il s’agit d’une salle où la température avoisine les 55 degrés. On s’y asperge d’eau chaude où l’on s’y baigne dans une eau chauffée à 38 degrés.
Mais, comment les Romains chauffaient cette salle ? Grâce aux système par hypocauste. Dans ce système, un four en sous-sol, le praefurium, chauffe l’air. L’air chaud se répand dans les murs. Ces derniers sont construits en brique afin de conserver la chaleur.


Dans le caldarium, on profite de la chaleur du corps et de sa sudation pour enlever les peaux mortes. Pour cela, un esclave venait frotter le corps du maître à l’aide d’un outil recourbé, le strigile.
Enfin, les baigneurs achèvent leur parcours par le frigidarium, la salle froide, afin de refermer les pores de la peau. On y trouve parfois une natatio, une grande piscine où les Romains peuvent nager.
Mais, au delà des bains, les Romains peuvent également se faire masser, coiffer, épiler ou parfumer. Un soin du corps complet ! Dans les thermes, les Romains pouvaient aussi se restaurer, se promener dans les jardins ou encore lire dans la bibliothèque et assister à des spectacles. Beau programme n’est-ce pas ? Il n’est pas étonnant que les Romains puissent y passer tous leurs après-midis…
Bibliographie
Ouvrages généraux
- COULON Gérard et GOLVIN Jean-Claude, Voyage en Gaule romaine, Errance, 2016.
- HACQUARD Georges, Guide romain antique, Hachette éducation, 1952.
- MOREAU Tiphanie et VAUGHAN Géraud, 100 fiches d’histoire romaine, Bréal, 2013.
Ouvrages spécialisés
- MALISSARD Alain et ROBERT Jean-Noël, Les Romains et l’eau. Fontaines, salles de bains, thermes, égouts, aqueducs…, Belles Lettres, 2002
Articles
- LENOIR Eliane. Thermes et palestres à l’époque romaine. In: Bulletin de l’Association Guillaume Budé, n°1, mars 1995. pp. 62- 76.
Webographie
Les nocturnes du plan de Rome, L’eau à Rome (2017) : https://www.youtube.com/watch?v=2uA2C4CKK8E&ab_channel=CIREVE. Dernière consultation le 10 septembre 2020.